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LES SAXONS.

sées allaient manquer sous le poids de son corps.

La route était déserte derrière elle ; au loin se montraient les écueils noirs, et, plus loin encore, la blanche écume du flux qui roulait vers la plage. Elle vit une foule immense qui débordait de tous côtés, qui courait, qui se ruait vers elle.

C’étaient des formes sans nombre, tournant incessamment la base du cap et bondissant sur la plage. Leurs longs bras s’agitaient, leurs voix rauques criaient. Ellen poussa un gémissement de terreur, et reprit sa course, épuisée…

Le feu ne brûlait plus au bas des ruines de Diarmid, mais il y avait encore de la lumière derrière les soyeux rideaux du château de lord George Montrath.

Et sur le tissu blanc deux formes se détachaient, passant et repassant en une lente promenade.

Milord n’avait point sans doute le loisir de sommeiller cette nuit.

Ellen passa essoufflée au-dessous du château de Montrath, et n’eut garde d’en remarquer les fenêtres éclairées.

C’était à peu près le moment où Molly-Maguire ordonnait à l’un des hommes masqués de l’estrade de se rendre au poste déserté par Mac-Duff.