Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
DEUXIÈME PARTIE

— Qui veillait au dehors ? demanda Molly-Maguire.

Le silence répondit. Patrick Mac-Duff avait déserté son poste.

Molly-Maguire se tourna vers les gens qui étaient derrière elle sur le tertre, et prononça quelques mots. L’un des hommes masqués se détacha du groupe et prit le chemin de l’entrée.

Aux lueurs de la torche, tenue par le géant, on le vit disparaître dans l’étroit couloir.

— Qui est-ce ? se demandait-on.

— C’est un homme mort !…

— J’ai cru reconnaître le pauvre Owen Mac-Diarmid.

— Le mari de Kate Neale…

— C’est un brave enfant !

— Un bon chrétien, un vaillant cœur !…

— Que Dieu, la Vierge et les saints le protègent !…

Parmi le murmure des voix qui se croisaient on ouït comme un grand cri au dehors.

Un cri unique, suivi d’un profond silence.

La sueur froide vint à toutes les tempes. Les voix se turent. On n’entendit plus que le souffle des poitrines oppressées…