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DEUXIÈME PARTIE

Il aimait Ellen Mac-Diarmid, et son amour ressemblait à l’amour de l’heiress.

C’était une passion incessamment combattue et qui grandissait toujours parmi les luttes muettes du cœur.

Il aimait et il admirait. Il savait la belle âme d’Ellen, dans laquelle il lisait comme en un livre ouvert.

Aux heures rares où les labeurs de sa charge ne le retenaient point, il s’échappait au galop rapide de son cheval ; il gagnait la pointe de Ranach, et, descendant ce sentier rapide où nous avons vu Pat s’engager pour arriver à la plage, il entrait dans la bouche sombre des grottes de Muyr.

C’était là qu’Ellen l’attendait.

Ils échangeaient leurs cœurs ; ils oubliaient en de cours instants de bonheur la longue souffrance.

Et quand Mortimer, regagnant le haut de la montagne, sautait sur son généreux cheval, il était plus vaillant et plus fort. Et quand la noble vierge retournait à pas lents vers la ferme de son père d’adoption, elle avait des souvenirs heureux pour plus d’un jour de tristesse.

C’était un pur et bel amour, tout plein de dévouement et d’oubli. Ils étaient l’un à l’autre,