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DEUXIÈME PARTIE

Les dragons de la reine avaient fait leur devoir, non point comme l’entendirent trop longtemps les troupes anglaises, mais dans la vérité du mot. Le major Percy s’était mis entre les deux partis rivaux. Il n’avait fait acception ni de protestants ni de catholiques, et les boutiquiers de Tuam lui reprochaient même avec amertume d’avoir traîtreusement empêché ces derniers d’être écrasés par les orangistes vainqueurs.

Comme si la mission d’un soldat de la reine était de protéger les papistes !

Au moment où la petite Su et son frère Paddy arrivaient à Tuam, le major venait de monter à cheval pour se diriger sur Galway, où les élections réclamaient sa présence.

Il laissait derrière lui le lieutenant Peters avec une petite garnison.

Les deux enfants de Gib Roe le rencontrèrent à la tête de sa troupe, sur le point de quitter Tuam.

C’était un fier et beau soldat. Personne ne portait mieux que lui le brillant uniforme des dragons de Sa Majesté. L’écharpe dorée allait bien à sa taille élégante, et la finesse mâle de ses traits ressortait sous le brillant casque d’or.

On pouvait lui reprocher seulement cette