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LES SAXONS.

dignation pour cacher un reste de trouble. Vous insultez la justice, Mill’s Mac-Diarmid !

— Je suis un pauvre vieillard, juge Mac-Foote… pardonnez-moi si je vous ai offensé… mais il y a plus de soixante ans que le vieux Mill’s est connu entre les lacs et la mer… On sait ce qu’il pense de Molly-Maguire et de tous les whiteboys, quel que soit leur nom… On le sait, et je ne vous le répéterai point, juge, parce que vous êtes protestant, et que ces malheureux sont pour moi des frères égarés… Mais demandez aux cent premiers venus que vous allez rencontrer en sortant d’ici dans les rues de la ville, demandez-leur : « Le vieux Mill’s a-t-il tenu la torche ?… » et tous vous répondront, tous, entendez-vous, juge : « Le vieux Mill’s serait mort avant de désobéir à son père O’Connell ! »

— Mon damné cousin !… dit le geôlier de sa voix formidable.

— Le cousin de maître Allan ! murmura le bon porte-clefs.

Les deux magistrats avaient accueilli par une grimace le nom du Libérateur.

— Il ne s’agit pas de tout cela, vieil homme ! répliqua Mac-Foote ; adresser des questions au premier venu dans la rue serait contre toutes les