Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.
197
LES SAXONS.

forcée de vous relâcher à la fin… maintenant, ces preuves qui nous faisaient défaut, nous les avons obtenues.

Mac-Foote fit une pause pour constater l’effet produit.

Mill’s était ferme comme un roc. Sa grande taille se développait dans toute sa hauteur imposante. Son regard doux et fier tombait d’aplomb sur le juge. Il y avait comme une auréole de résignation sainte autour de son front dépouillé par l’âge.

Morris, qui avait surmonté le premier moment de trouble, partageait maintenant, au moins en apparence, le calme de son père.

Les larmes de Francès s’étaient séchées. Il n’y avait plus dans ses yeux qu’une admiration ardente.

Et, de même que l’austérité habituelle qu’on s’étonnait de voir naguère sur son jeune visage n’avait jamais été un masque, de même les sentiments divers, qui en ce moment agitaient son âme tour à tour, se reflétaient sans contrainte sur sa physionomie mobile et fidèle comme un miroir.

C’était un cœur franc et droit, ignorant toute feinte et dédaignant les vaines conventions de l’étiquette mondaine.