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LES SAXONS.

La porte s’ouvrit. Sur le seuil apparut d’abord la ronde et fraîche figure du bon Nicholas Adams ; puis, derrière, le visage bronzé, rébarbatif, féroce, de maître Allan Grewil, le geôlier en chef.

— Je vous salue bien, mes deux chers compagnons, dit l’excellent porte-clefs ; nous venons prévenir Mill’s Mac-Diarmid…

— Taisez-vous ! interrompit Allan d’une voix caverneuse.

Nicholas se tourna vers lui et lui adressa son plus tendre sourire.

— Allons, vieux Mac-Diarmid, reprit le farouche geôlier, hors d’ici !… Leurs Honneurs vous attendent dans la salle des interrogatoires.

— Je suis prêt, répliqua le vieillard.

— Je suivrai mon père, dit Morris.

Le geôlier gratta son front sauvage et lit une effrayante grimace ; on eût dit qu’il allait dévorer le père et le fils.

— Je ne sais pas si c’est dans la loi, commença-t-il. Je pense que personne n’a le droit…

— Maître Allan a raison, voulut interrompre le conciliant porte-clefs.

Mais cela ne lui réussit point.

— Taisez-vous, cervelle d’âne ! mugit le geôlier en roulant ses yeux comme un diable. Pré-