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DEUXIÈME PARTIE

— Mon fils Morris, dit-il avec sévérité, vous avez essayé de me tromper ; je vous pardonne, mais je vous défends de prononcer une parole de plus sur ce sujet.

Morris tomba sur ses genoux ; un sanglot déchira sa poitrine.

— Mac-Diarmid, mon père bien aimé ! s’écria-t-il, ne repoussez pas ma prière ! au nom de Dieu ! laissez vos fils vous sauver !

— Non ! répondit le vieillard.

Morris l’entoura de ses bras en pleurant. Cette âme forte s’amollissait en ce moment comme l’âme d’une femme.

Il n’avait plus de parole ; il se traînait en gémissant sur la terre humide de la cellule.

Le vieux Mill’s, repoussant par un effort héroïque l’émotion qui le gagnait, demeurait en apparence calme et froid…

Une clef grinça dans la grosse serrure de la porte.

Morris tressaillit, comme si l’heure mortelle eût sonné.

Le vieillard se redressa de toute l’imposante hauteur de sa taille.

— Relevez-vous, enfant ! dit-il impérieusement, et cachez vos larmes… Un protestant ne doit point voir Mac-Diarmid pleurer.