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DEUXIÈME PARTIE

contre moi étaient bien malheureux sans doute… Mon fils, prions Dieu de leur pardonner !

Mill’s se mit à genoux au pied de son lit. Les mains jointes, les yeux au ciel, il récita dévotement sa miséricordieuse oraison.

Il y avait dans le regard de Morris une admiration attendrie.

— Mac-Diarmid, dit-il quand le vieillard se releva, ne montrez pas à vos fils cette noble et belle âme, si vous voulez que vos fils vous laissent mourir… Mac-Diarmid, mon bon père, ayez pitié de nous !

Mill’s l’attira sur sa poitrine et le baisa au front comme un enfant.

Il se prit à sourire doucement.

— Vous êtes de bons fils, murmura-t-il, et vous m’aimez bien ! Dieu m’avait donné une vieillesse heureuse… que sa volonté soit faite !

Les yeux de Morris se remplirent de larmes.

Mill’s passa sa main ridée dans les beaux cheveux noirs du jeune homme et le contempla d’un air caressant.

Autour de sa lèvre errait un mélancolique sourire où il y avait de l’orgueil.

— Ce sont de nobles garçons que les fils de Diarmid ! dit-il ; huit cœurs forts dans des poitrines de fer !… Morris, vous êtes parmi eux le