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DEUXIÈME PARTIE.

Il était bien vieux, et ces deux deuils eussent pesé d’un poids trop lourd sur son grand âge.

— Tout va bien à la ferme, répondit Morris qui se contraignit à sourire. Natty va entrer en convalescence… Notre cher Jermyn devient un homme fort, et les dernières nouvelles de Jessy sont bonnes.

Le vieillard joignit ses mains ridées et leva ses yeux au ciel.

— Dieu est bon ! murmura-t-il. Il y a encore du bonheur sous le toit de Mac-Diarmid !… Qu’importe qu’un pauvre vieillard souffre loin de la maison de son père ?… Ce sont quelques jours mauvais à passer, puis nous serons tous réunis encore, heureux d’être ensemble et de nous aimer… Il ne manquera personne autour de la grande table ; Natty sera debout, et ma Jessy chère reprendra sa place auprès de moi…

Morris écoutait, pâle et immobile. Il avait la main sur son cœur. Deux larmes, qui voulaient s’échapper, brûlaient, contenues, sous sa paupière…