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DEUXIÈME PARTIE

Le vieux Mill’s Mac-Diarmid avait été confondu bien longtemps avec les malfaiteurs des salles communes ; mais on avait vendu une vache ce printemps à la ferme du Mamturck, et une petite rétribution, payée toutes les semaines au farouche geôlier Allan, procurait au vieillard une cellule particulière.

C’était une chambre étroite et assez longue, donnant sur un préau rond où croissaient quelques arbres rabougris.

Mill’s avait ainsi un peu de verdure pour réjouir son regard, et l’air qu’il respirait était pur.

Les murailles de sa cellule, nues et formées de poutres mal équarries, avaient pour ornement une image enluminée de saint Patrick et un petit portrait d’O’Connell.

Allan, le geôlier, était par position un tory de première force, mais il se vantait volontiers d’être cousin d’O’Connell au cinquante-troisième degré. La voix du sang se faisait entendre en lui et l’empêchait de proscrire l’image du grand Libérateur.

Au moment où la grosse clef de maître Nicholas ouvrit la porte de la cellule, le vieillard, à genoux devant saint Patrick, faisait sa prière du matin.