Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
LES SAXONS.

street, dormait comme tout le reste de la ville. L’hôtel du Roi Malcolm était aussi noir et aussi muet que ce palais démantelé qui lui faisait face, et d’où le Brûleur avait lancé au major anglais la terrible promesse de minuit.

À l’autre bout de la rue, le Grand Libérateur n’était pas plus matinal que le Roi Malcolm. C’était une fameuse journée qui allait commencer, une journée de labeurs et de luttes pour Saunder Flipp et pour O’Neil, une journée redoutable pour les filles de taverne et bien heureuse pour les amis de l’usquebaugh.

En vérité, l’orgie en plein air de la veille n’était rien auprès de ce qui allait se hurler et se boire !

Chaque pavé de la rue allait devenir un siège, et la chaîne des hôtes d’O’Neil allait rejoindre dans le ruisseau le cordon des convives de Saunie.

Et, Jésus ! que de coups de poing ! que de coups de langue ! que de coups de whiskey ! et que de coups de shillelah !

Il fallait prendre du repos avant la bataille. James Sullivan, le saint devant le Seigneur, et William Derry, le cher bijou ! avaient seuls le droit de ne point dormir cette nuit dans la ville.

Ils préparaient laborieusement tous les deux