Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 2.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.
129
LES SAXONS.

tard, des menaces impitoyables !… Ce qu’elle demande, il le lui faut à l’instant même, et quelle que soit la somme, sinon elle entre en fureur et veut tout révéler à lady Montrath !…

— C’est le défaut de la cuirasse, murmura Crackenwell ; le gin ne lui ôte pas tout son bon sens, à ce qu’il paraît. Moi je n’y mettrais pas tant de raffinement, et j’irais tout bonnement au coroner, en cas de discussion avec Votre Seigneurie.

— Vous, Robin ! s’écria Montrath atterré.

— Le cas échéant, répliqua Crackenwell ; veuillez bien me comprendre, ceci est une pure et simple hypothèse ; je suis bien assuré que Votre Seigneurie ne me mettra jamais en position de l’accuser d’assassinat ou seulement de bigamie.

Montrath se leva et se pressa le front à deux mains.

— Quant à cette Mary Wood, reprit paisiblement Crackenwell, ses prétentions me semblent exorbitantes ; si elle prend tout, il ne restera rien pour moi ; je m’y oppose… Elle est à Londres ?

— Le sais-je ? répondit Montrath avec la fatigue du désespoir ; elle me suit partout comme le remords de ma faute… Je l’ai vue en France,