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LES SAXONS.

Quelque stalactite s’allumait aux parois ou à la voûte…

Et tout cela remuait, tremblait, changeait. Les étincelles se succédaient, laissant la nuit où était le feu naguère, et mettant le feu où venait de passer la nuit.

Le lilliburo étouffait ses dernières notes sous les bas côtés de la nef immense. Le roi Lew était rentré dans la foule, et l’on ne voyait plus autour du feu de bog-pine qu’un triple rang de voiles immobiles.

De temps à autre, au second et au troisième rang quelques figures se montraient ; une bouche s’ouvrait pour respirer à son aise une bouffée d’air ; puis la toile retombait.

— Y a-t-il des nouvelles du vieux Mill’s Mac-Diarmid ? demanda une voix derrière l’estrade.

— Le saint homme ! reprit-on, le brave Irlandais !…

— Quand donc l’emmènerons-nous en triomphe dans sa ferme du Mamturck ?…

Ce fut Molly-Maguire qui répondit :

— Mill’s Mac-Diarmid attendra son jugement, dit-elle. C’est un noble vieillard, dur et fier comme l’acier… Il ne veut pas être délivré par des gens qu’il méprise.