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LES SAXONS.

de la peine à traverser la salle qui me sert de prison ; mon souffle, je le sens bien, est plus rare et plus pénible.

« C’est peut-être la mort qui vient.

« Mourir ainsi, seule, abandonnée !

« Mais je n’ai plus de larmes pour mon propre malheur.

« Quand je serai morte, d’ailleurs, je ne souffrirai plus, et j’irai auprès de Dieu, Morris, garder votre place dans le ciel. »

 
 

C’était une vaste chambre éclairée par un jour douteux et faux. En y entrant du dehors, on n’eût point pu mesurer tout d’abord sa forme et son étendue.

Mais l’œil se fût habitué bien vite à cette clarté vague, et l’on eût aperçu de grandes murailles noires, crevassées, humides, dont les quatre pans se rejoignaient en voûtes.

Ces murailles étaient complètement nues ; on y voyait seulement les débris mutilés d’un crucifix de pierre qui faisait face à la fente par où venait le jour.

Dans un coin, il y avait un petit lit blanc. Auprès de la meurtrière, une table se dressait sur ses trois pieds.