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MAC-DIARMID.

sa voix tonner parmi les hurlements de la foule…

— Et le major ! ma nièce… pas un muscle en mouvement sur son pâle visage…

— J’ai vu son shillelah vibrer comme une baguette magique… et la foule a reculé, madame, la foule irritée, furieuse ! elle a reculé devant un seul homme !

— Mais le major !… Il se tenait droit et impassible… son œil était grand ouvert…

— Le major est un vaillant soldat, madame…

— Et il est si beau ! et si poétique, Fanny !…

— Oh ! il était beau vraiment et sublime celui qui l’a sauvé ! s’écria Francès, emportée par un irrésistible mouvement d’admiration.

Fenella Daws la regarda, étonnée à son tour. Elle vit son œil étinceler et son front, si calme d’ordinaire, se couvrir d’une rougeur ardente.

Un sourire pincé vint à la lèvre de la dame entre deux âges.

— Comme vous vous animez, ma fille !… dit-elle. Ne vous ai-je pas entendue prononcer le nom de ce héros en carrick ?

— Morris Mac-Diarmid, madame ; tout le monde le répétait autour de nous…

— Et vous l’avez retenu, miss Fanny ?