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LES MOLLY-MAGUIRES.

La cavalcade se dirigea vers ce lieu.

À mesure qu’on approchait, on pouvait distinguer de longs pans de muraille, percés de symétriques ogives, qui fuyaient au loin et se perdaient dans l’ombre.

C’étaient les ruines de l’abbaye de Glanmore, une de ces merveilles catholiques dont les débris traversent les siècles.

Les huit Mac-Diarmid entrèrent à cheval dans un long cloître dont la voûte ouverte laissait apercevoir le ciel.

Ils ne mirent pied à terre qu’au centre des bâtiments de l’abbaye, dans une grande salle presque entièrement conservée, à un angle de laquelle s’ouvrait un large escalier souterrain.

Les fils de Mac-Diarmid descendirent les marches de cet escalier. Les poneys, libres, cherchèrent dans les cloîtres un lieu où l’herbe croissait plus drue, et se couchèrent, pantelants, sur le sol.

Le voyageur attardé qui eût passé devant la ruine séculaire aurait pu admirer les restes majestueux de la vieille abbaye et s’y croire dans la plus complète solitude.

Un silence absolu régnait dans les vastes corridors et dans les salles immenses dont les fenêtres, dépourvues de vitraux, laissaient pas-