Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
PROLOGUE.

Le poney partit aussitôt ventre à terre.

Tout cela s’était passé en quelques minutes…

Les Mac-Diarmid attendaient toujours dans le défilé entre Corbally et la Moyne.

Ils entendirent un bruit dans les grands saules qui bordent la rivière, et un cavalier se montra aux pâles rayons de la lune.

C’était l’homme au carrick sombre qui venait d’enlever Kate Neale et le major Percy Mortimer.

— Qui va là ? demanda Mickey.

Payeur de minuit.

Le cercle des fils de Diarmid s’ouvrit, et le nouvel arrivant, rejetant son voile en arrière, découvrit les nobles traits de Morris.

Il vint occuper le centre du cercle, et son œil compta ceux qui l’entouraient.

— Dieu sauve l’Irlande ! dit-il à voix basse, il reste Jermyn à notre vieux père.

— Dieu sauve l’Irlande ! répétèrent les six Mac-Diarmid.

La lune tombait d’aplomb sur leurs visages énergiques et beaux qu’entouraient les boucles humides de leur chevelure.

C’étaient sept hommes forts, sept cœurs intrépides qui n’avaient qu’une seule volonté…