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PROLOGUE.

et alla chercher Pat qui attendait toujours à la porte.

— Aide-moi à charger le Saxon sur mes épaules, dit-il, puis tu prendras ta jeune maîtresse par la main et tu nous suivras.

— Arrah ! que Dieu ait pitié de nous ! grommela le pauvre valet de ferme.

Il obéit cependant, et le major, enveloppé dans ses couvertures, fut chargé sur les épaules de l’homme masqué, puis Pat prit par la main Kate bâillonnée et demi-morte de frayeur.

On s’engagea de nouveau dans le corridor.

Cette fois il était presque impossible de ne pas éveiller l’attention des habitants de la ferme.

— Qui diable se promène comme cela ? cria de loin Luke Neale.

— Réponds ou tu es mort ! dit l’homme masqué à Pat.

— Oh ! Votre Honneur, répondit Pat que la frayeur étouffait, c’est moi qui viens voir si tout est bien, Dieu soit béni !… Bonne nuit, Votre Honneur ! puissiez-vous vivre longtemps !

L’étranger était au bas de l’escalier avec son fardeau.

— Ouvre la porte de l’écurie, dit-il à Pat lorsque celui-ci l’eut rejoint, et attelle un cheval au char.