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LES MOLLY-MAGUIRES.

meur !… Est-ce que la tante Molly est là avec toute sa bande ?

Au dehors on frappa du pied et l’on répondit :

— Je suis seul… Ouvre, ou tu ne feras pas de vieux os, mon ami.

Le valet mit une clef dans la serrure et ouvrit la porte.

Un homme en carrick sombre franchit précipitamment le seuil de la porte.

Derrière le battant unique, on apercevait la forme grêle de Pat, dont les cheveux ébouriffés cachaient presque le visage.

Il sortait de son lit.

— Bonsoir, Pat, mon garçon, dit l’homme au carrick ; tu ne m’attendais pas sitôt… Allons ! nous avons une heure devant nous ; il faut que tu me conduises sur-le-champ à la chambre du major anglais.

— Oh ! mon bon maître, répondit Pat qui tremblait de froid et de frayeur, venez-vous pour le tuer ?… Ma bouchal ! ce n’est pas la peine !… le pauvre Saxon est à moitié mort et n’a besoin de personne pour s’en aller dans l’autre monde… Que Dieu lui fasse grâce de ses péchés !

— Je te dis, répéta l’autre avec impa-