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PROLOGUE.

la ferme. Il s’arrêta pour écouter. Le silence était autour de lui sur la montagne.

Il reprit sa course. Aux premiers pas qu’il fit, son oreille crut saisir de nouveau des sons indistincts, dans la partie du sentier qu’il venait de parcourir.

Mais Morris était pressé sans doute, et il s’était arrêté une fois en vain.

— C’est l’écho…, se dit-il.

En quelques enjambées, il atteignit les premières cabanes du pauvre hameau qui s’adosse à la base de la montagne, et qui a pris le nom du lac son voisin.

Tout dormait depuis longtemps dans le village ; nulle lueur n’apparaissait aux portes closes des chancelantes masures.

Le pas de Morris, résonnant sur les cailloux de la voie, éveillait à demi quelque chien qui se plaignait en bâillant auprès de la couche de son maître.

Les dernières maisons n’étaient séparées du lac que par une étroite bande de terrains cultivés. Morris traversa rapidement ces champs et toucha le bord de l’eau.

Tout le long de la rive il y avait, dans les glaïeuls, de petits bateaux de pêche appartenant aux paysans du village. Morris s’arrêta