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PREMIÈRE PARTIE.

et la mer ; chacun savait leur histoire, et chacun savait qu’une partie de la famille était là sur l’estrade.

Il y avait plus : bien qu’il régnât dans l’assemblée, même au sujet de Molly-Maguire, un certain mystère, personne n’était sans deviner que l’un des sept fils du vieux Mill’s était en ce moment sous la mante rouge.

Et l’on murmurait, car ce George Montrath protégé par le veto du chef, avait enlevé l’année, précédente la fille adoptive de Mac-Diarmid. Et, ce soir même, le bruit s’était répandu dans la foule que Jessy O’Brien était morte, assassinée par lord George Montrath.

— Ils l’ont oubliée ! disait-on.

— Pauvre Jessy !…

— Qui peut dire désormais ce qu’il y a dans le cœur de Mac-Diarmid ?…

— Ma nièce chère ! sanglotait John Slig.

— Ma pauvre sœur ! s’écriait Mac-Duff.

— Hourra pour le roi Lew !

— Mort à George Montrath !

Mac-Duff, tout en criant, serrait le cou du pauvre Pat de tout son cœur.

Molly-Maguire fit signe au géant Mahony, qui éleva la voix par-dessus les clameurs de la foule et réclama le silence.