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MAC-DIARMID.

miers assis autour du feu, il boira notre pauvre sang jusqu’à la dernière goutte…

— Et peut-être est-il venu, naboclish ! pour lâcher sur nous ce que vous savez bien !…

— Le loup du vieux château !

— Le tigre qu’il nourrit pour nous dévorer tous !

— Och !… fit le pauvre Pat, au souvenir de ses terreurs quotidiennes.

Mac-Duff le saisit à la gorge.

— Voilà pourtant celui qui nourrit la bête ! dit-il ; musha ! que j’ai bonne envie de l’étrangler !…

Pat n’avait plus de voix pour crier grâce.

Il croyait que sa dernière heure était venue.

Cette idée du monstre n’était point, comme on pourrait le penser, quelque chose de vague et de fantastique. C’était une opinion enracinée, une ferme croyance. Il n’y avait pas, à cet égard, dix esprits forts dans toute l’assemblée.

Et la peur était plus grande encore que la foi. Chacun pensait que mettre à mort George Montrath, c’était non-seulement punir, mais se défendre contre un danger prochain.

Quant aux Mac-Diarmid, leur conduite avait de quoi surprendre.

C’étaient des gens considérables entre les lacs