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MAC-DIARMID.

comprimer le whiteboysme durant un jour, durant une année, mais rien n’est capable de le tuer.

Il ne meurt pas, il se cache, et, quelque nuit noire, vous voyez surgir tout à coup sa tête masquée.

La torche s’allume dans sa main ; son cri retentit formidable, et, de proche en proche, l’Irlande entière s’agite ; et les ténèbres s’éclairent à la lueur funeste de l’incendie.

Le bien arrive ici au secours du mal pour grandir le fléau. Au-dessus de la vengeance brutale et sanguinaire, il y a la dévotion à la patrie, le culte de honneur national outragé, l’immense amour de la religion des aïeux.

Parmi ces hommes égarés, qui ne marchent que la nuit et dont la tâche est un crime, parmi les ribbonmen, il est de vaillants cœurs qui se trompent noblement.

Cette révolte nocturne est pour eux une guerre déclarée ; ils veulent reconquérir leurs antiques priviléges, rétablir la richesse de l’île et ses splendeurs perdues ; étayer les ruines des saintes abbayes, rebâtir la maison de Dieu, et replacer dans les châteaux les fils des nobles seigneurs chassés par la conquête anglo-saxonne.