Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.
255
MAC-DIARMID.

n’est pas plus cousine de William Derry que de James Sullivan.

La foule protesta bruyamment.

— Derry est un bon catholique !

— Sullivan, le misérable ! est parent de l’évêque protestant qui nous mange le meilleur de notre sang.

— Il y a du Morris là-dessous, ma bouchal ! … Morris n’aime guère O’Connell…

Mais d’autres répliquèrent :

— Laissez Morris en repos, le bon jeune homme !

— Hourra pour Mac-Diarmid !…

Il fallut la grosse voix du Brûleur pour apaiser le tumulte.

Les gens qui se tenaient sur l’estrade, derrière Mahony, étaient tous vêtus de carricks. Il n’y avait point de haillons parmi eux.

Durant quelques secondes ils parurent se consulter, puis l’un d’eux, sans lever son masque de toile, s’avança au-devant de l’estrade et prit place sur le siége que Mahony lui céda.

En même temps le géant se dépouilla de sa mante rouge, et la mit sur les épaules de son compagnon en disant :

— J’ai fini, mes garçons ; saluez la vraie Molly, votre tante.