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MAC-DIARMID.

ouïr au-dessous de lui des bruits d’une nature manifestement diabolique.

Il sortait de la tour, pâle, essoufflé, perdu ; il donnait son âme à Dieu, à la Vierge et à tous les saints. Sa conviction intime était que le monstre se cramponnerait au coffre une bonne fois, remonterait avec la poulie, et ne ferait de lui, pauvre Pat, qu’une seule bouchée !

D’un côté cette mort, de l’autre l’effrayante main de Molly-Maguire ! En vérité, il fallait être bien malheureux ou bien jaloux pour envier le sort du pauvre Pat.

Il y avait déjà plusieurs mois qu’il habitait le château de Diarmid ; ses cheveux s’étaient éclaircis, son front s’était ridé. Il regrettait presque son jeûne d’autrefois et ses misérables haillons.

— Entrez, Pat, lui dit Mac-Duff ; si nous avons le même patron, nous n’avons que cela de commun peut-être… Entrez, mon homme… Si j’étais le maître, je ne sais pas trop si je vous en dirais autant.

Pat se baissa et s’introduisit dans une sorte de fissure derrière laquelle son échine maigre disparut aussitôt.

Mac-Duff le poussa en avant et le suivit.

— Il ne viendra plus personne, grommela-t-il. En tout cas, mon tour de faction est fini, et