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PREMIÈRE PARTIE.

Il fit le tour de l’enceinte assez bien conservée du château de Diarmid, et, coupant le parc de Montrath, il gagna la partie méridionale du cap, où la falaise s’ouvrait en un petit chemin à demi caché sous des broussailles.

C’était un sentier taillé presque à pic, qui descendait tortueusement le flanc de la falaise, et le long duquel de pauvres arbrisseaux, brûlés par le vent du large, enchevêtraient leurs branches rabougries.

On ne pouvait guère s’y tenir debout ; il fallait s’accrocher tantôt aux rameaux des buissons, tantôt à la dent du rocher qui perçait le sol maigre à chaque instant.

Cette route périlleuse aboutissait, après de longs détours, à la base du cap Ranach.

À mi-chemin, entre le sommet de la montagne et la plage, elle côtoyait l’entrée d’un souterrain naturel, connu dans le pays sous le nom des Grottes de Muyr.

Ces grottes n’étaient visitées, à de longs intervalles, que par les hardis chasseurs de boucs sauvages ; elles servaient d’asile à ces oiseaux blancs qui pullulent sur les côtes de l’Irlande, et qui apparaissent d’en bas comme des taches de neige sur les flancs noirs des montagnes de granit.