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MAC-DIARMID.

disque lumineux et assombrissaient la pâle clarté de ses rayons, Tout rentrait dans l’ombre pour une seconde ; puis sur la mer sombre, quelques diamants scintillaient au loin. Ils approchaient ; ils foisonnaient ; c’étaient des millions d’étincelles qui dansaient sur le flanc à facettes des grandes vagues. Et la lumière montait, éclairant et remuant pour ainsi dire les innombrables fûts de la colonnade de Ranach.

L’œil, en suivant ces masses suspendues qui semblaient fuir tantôt et tantôt se rapprocher, arrivait jusqu’aux tours de Diarmid, qui se détachaient, noires, sur le ciel blanc.

Parfois, lorsque la lune se voilait sous un nuage plus opaque et que le vent plus vif soufflait une courte rafale, un reflet rouge montait aux murailles sombres du vieux château.

C’était le feu allumé au pied même des antiques tours. De loin, il apparaissait comme la flamme d’un phare ; de près, c’était un vaste brasier dans lequel un homme, caché parmi les ruines, jetait à chaque instant des branches séchées.

À peu près au moment où les nouveaux arrivants cessèrent de déboucher sur le galet, l’homme des ruines jeta un dernier fagot dans le bûcher et quitta son poste.