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PREMIÈRE PARTIE.

bruit de pas se fit entre les récifs ; le galet noir, sonna sous la semelle de bois d’un soulier irlandais.

La scène que nous avons rapportée se renouvela ; aux questions de la voix souterraine le nouveau venu répondit comme Ellen et fut introduit.

D’autres suivirent. Durant une demi-heure environ, quelque ombre surgit toutes les trois ou quatre minutes entre les têtes pointues des écueils. Les mots prononcés restaient toujours les mêmes, et la formule d’admission ne variait guère. Le concierge de cette mystérieuse retraite, qui n’était autre que Patrick Mac-Duff, le héros fanfaron du Grand Libérateur, savait sa leçon et n’en sortait point.

Au bout d’une demi-heure, le flot des arrivants se ralentit, et finit par manquer tout à fait.

Un long silence se fit.

La lune avait tourné le cap et frôlait maintenant de ses rayons obliques les immenses colonnes de pierre. L’aspect avait complétement changé. Il y avait parmi ce paysage inouï une sorte de vie fantastique, à cette heure.

Les petits nuages qui couvraient le ciel, en passant sur la lune, voilaient un instant son