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MAC-DIARMID.

c’était un pêle-mêle de rochers jetés comme au hasard et séparés çà et là par d’étroites flaques de sable.

Ces rochers s’avançaient au loin dans la mer, et brisaient la lame, qui n’était plus, en arrivant à la plage, qu’une épaisse masse d’écume.

Ellen s’engagea parmi ces récifs, et trouva sa route aisément dans leur labyrinthe confus. Elle sautait lestement de pointe en pointe, bravant la mollesse perfide des goëmons glissants, et affermissant son pas sur les roches où le varech mouillé collait son visqueux feuillage.

Elle arriva ainsi jusqu’à un espace de forme carrée où il n’y avait plus de rochers et où le sable des grèves était remplacé par un galet noir et sonore.

Ellen avait doublé le cap.

La mer basse blanchissait à quelques centaines de pas d’elle. En face, une ligne de récifs semblables à ceux qu’elle venait de franchir allait rejoindre le flot.

À sa gauche, le cap s’élevait à pic, montant à une hauteur immense et portant à sa cime, comme une royale couronne, les tours suspendues de Diarmid.

Entre ces tours et le sol, d’énormes colonnes