Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/233

Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
MAC-DIARMID.

Jermyn se laissa choir sur ses genoux.

— Ellen, dit-il avec passion, que votre volonté soit faite !… Pendant que vous parliez, j’adressais une prière à Dieu… mais Dieu ne veut pas me donner la force de vous résister… Nos frères sont réunis à cette heure dans la galerie du Géant.

Il s’arrêta comme épouvanté. Puis il ajouta d’une voix étouffée :

— Il y a maintenant un parjure sous le toit de Mac-Diarmid.

Ellen lâcha vivement la main de l’adolescent et regagna sa chambre.

Jermyn demeurait à la même place, immobile et anéanti.

L’instant d’après, l’heiress reparut à la porte ; elle avait échangé sa robe blanche contre un vêtement plus sombre sur lequel se drapaient les plis de sa mante rouge.

À son aspect, Jermyn se releva en sursaut.

— Vous allez à Ranach-Head ? murmura-t-il.

Ellen fit un signe de tête affirmatif.

Jermyn mit ses deux mains sur son front où ruisselait la sueur ; une pensée accablante venait de traverser son cerveau.

— Et vous y allez pour le sauver ?… ajouta-t-il entre ses dents serrées.