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MAC-DIARMID.

et un cri étouffé s’échappa de sa poitrine.

Sa taille affaissée se redressa ; ses yeux grands ouverts demeurèrent fixes et béants. Elle recula d’un pas et ses bras s’étendirent en avant comme pour repousser une attaque menaçante…

Le phare brillait au delà de la montagne de Kilkerran, sur Ranach-Head.

La nuit épaisse donnait plus d’éclat à ses lueurs rouges ; les yeux d’Ellen fascinés ne pouvaient se détacher de ce point sanglant qui tachait, immobile, la noire étendue des ténèbres.

La nuit était calme au dehors ; Ellen entendit la porte principale de la ferme qui s’ouvrait.

Ses paupières se baissèrent ; elle croisa ses bras sur sa poitrine et prêta l’oreille. La porte de sortie se referma.

Ellen éteignit rapidement sa lumière et se pencha en dehors de la fenêtre.

L’instant d’après, des pas se firent entendre sur le gazon, et des formes noires glissèrent dans la nuit.

Ellen en compta sept…

Elle reconnut, à leur grande taille, six des Mac-Diarmid ; le septième était petit et grêle : ce ne pouvait être que Joyce, le valet de ferme.

Un des sept frères restait dans la salle commune…