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MAC-DIARMID.

nuits debout bien souvent à méditer et à prier. Les Mac-Diarmid ne pouvaient s’agiter si près d’elle sans que son oreille l’avertit de leurs mouvements.

Ellen savait quand ils sortaient armés pour leurs mystérieuses expéditions ; elle savait quand ils rentraient, et si elle n’avait point pénétré plus avant dans leurs secrets, c’est que sa nature fière et digne répugnait d’instinct à toute honte.

Elle ne s’était jamais approchée de cette porte qui, doucement entr’ouverte, l’eût mise en tiers dans les entretiens nocturnes de ses frères d’adoption.

Elle ne voulait rien apprendre ; peut-être craignait-elle son amour…

Depuis quelques semaines, elle avait remarqué au loin une lumière, sorte de phare qui s’allumait la nuit de temps à autre sur l’extrême pointe du cap où se dressaient les ruines de Diarmid.

C’était les nuits où ce phare s’allumait que les Mac-Diarmid sortaient.

Et toujours, le lendemain, des bruits sinistres couraient dans la montagne ; on entendait raconter quelque terrible vengeance, et les tenanciers effrayés se faisaient entre eux le récit de la justice de Molly-Maguire.