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PREMIÈRE PARTIE.

Percy Mortimer, qui, sur tout autre sujet, aurait fait fléchir sa volonté devant celle d’Ellen, n’avait rien à lui accorder sur ce point : à ses prières il répondait par un silence triste. La nuit venue, il montait à cheval, et poursuivait sa guerre implacable.

Depuis son retour en Irlande, la haine acharnée des Molly-Maguires ne l’avait jamais laissé sans blessure. Mais il avait beau être faible et souffrir, il lui restait toujours assez de sang pour courir sus aux payeurs de minuit et faire l’assaut de leurs retraites inaccessibles.

Dans ces derniers temps surtout, il les avait chassés de ruine en ruine jusqu’à balayer toute la partie du comté qui se trouve à l’orient des lacs.

L’abbaye de Glanmore, avec ses cloîtres moussus et ses grands souterrains ; l’abbaye de Ballilough, située au milieu des eaux du lac Corrib et défendue par sa position contre toute surprise ; les ruines du Château-Connor, sur la crête abrupte des Mamturcks ; tout avait été fouillé par le sabre de ses dragons.

Le whiteboysme, à aucune époque, n’avait eu ennemi plus ardent et plus audacieux.

Et, d’un autre côté, il défendait les catholiques paisibles contre les manifestations fanfa-