Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
MAC-DIARMID.

Après trois mois passés, ses frères lui dirent :

— Allons à Londres pour défendre ou venger notre sœur !

Mais Morris avait si peu de bras pour sa gigantesque tâche ! Il écrivit, on ne répondit point. Le temps s’écoulait ; et quand Mickey partit enfin, la pauvre Jessy était morte…

Ellen, à son retour dans le comté de Galway, revit ses montagnes chéries avec trouble. Sa joie d’enfant se mêlait à une souffrance sérieuse.

Elle voulut croire d’abord que l’absence de Jessy O’Brien, sa sœur aimée, mettait en elle les mornes et sombres tristesses qui l’accablaient maintenant. Mais tout à coup des espoirs ardents venaient à travers sa mélancolie. Elle souriait, heureuse, et ses larmes étaient de joie.

Certes, la pauvre Jessy était en dehors de ces brusques changements.

Ellen ne se reconnaissait plus elle-même. Elle avait laissé au loin son doux repos de jeune fille pour rapporter les joies et les douleurs de la femme qui aime.

Et combien tout avait changé autour d’elle ! Comme sa solitude s’animait ! De quels reflets