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MAC-DIARMID.

dit : « Jessy doit être sans tache aux yeux du monde ; » et il avait immolé son amour.

Ce furent pour lui des jours de lutte amère et de cruelle souffrance, car il avait les mêmes craintes que le vieillard, et les rêves de ses nuits de fièvre lui montraient Jessy malheureuse dans l’avenir.

Il avait à combattre en même temps son amour révolté, son désespoir et ses doutes accablants.

Ses journées entières et une partie de ses nuits se passaient à errer seul dans la campagne des environs de Richmond.

Et, à mesure que le moment fatal approchait, sa misère augmentait ; ses craintes devenaient plus poignantes.

Il allait par les grands bois qui s’étendent autour de Richmond, formant une ceinture verte à son riche bouquet de châteaux et de villas. Il songeait.

Il ne voyait rien.

Il ne s’apercevait pas que, derrière lui, dans l’ombre du couvert, des gens inconnus le suivaient souvent et semblaient épier sa promenade solitaire.

La pensée obsédante, qui ne lui donnait pas un instant de trêve, pesait sur lui d’un poids