Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/204

Cette page a été validée par deux contributeurs.
196
PREMIÈRE PARTIE.

Les Mac-Diarmid entrèrent, guidés par Morris, qui était le fiancé de Jessy.

Il y eut un peu de bruit et de mouvement dans la maison. Quelques têtes de laquais sonnèrent sous le bois dur des shillelahs. Milord entendit de vagues clameurs parmi son sommeil, et il lui sembla que des pas pesants choquaient le tapis moelleux de son escalier.

Il crut rêver.

Mais le somme du matin est léger. Milord s’éveilla. Sa porte s’ouvrait.

Il se frotta les yeux. Un bruit confus se faisait tout près de lui. On eût dit que sa chambre était pleine. Milord, étonné, se leva sur son séant et fit glisser brusquement ses rideaux de soie sur leurs tringles.

Il y avait huit hommes de grande taille, immobiles et silencieux, rangés auprès de son lit.

Le jour naissant les frappait par derrière. Milord ne voyait point leurs visages, mais il devina.

Morris fit un pas en avant de ses frères et prononça le nom de Mac-Diarmid ; puis il ajouta quelques mots d’un ton bas et impérieux.

Lord George voulut répliquer, mais ses lèvres pâlies ne purent prononcer aucun son. Il avait peur.