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PROLOGUE.

avec les façons étourdies de ses frères, qui, à l’exception de Morris, se disputaient incessamment la parole.

En somme, quelles que fussent les différences qui existaient entre les fils de Diarmid, ils se rapprochaient par un caractère commun de force et de beauté. L’énergie brûlait dans tous ces hardis regards ; l’audace était sur tous ces fronts. Il y avait là une vie abondante ; il y avait un trésor inépuisable de jeunesse et de fougueuse vaillance.

Après Jermyn, un espace vide restait, comme entre Mickey et la chaise d’Ellen. 

Au delà de ce vide, s’asseyait Peggy, une enfant de treize à quatorze ans, qui remplissait auprès d’Ellen une position intermédiaire entre l’amie et la suivante.

Le voisin de cette enfant était Joyce, le valet de ferme ; le voisin de Joyce était Pat, l’homme en haillons.

Pat avait une figure maigre, où brillaient deux yeux malins et vifs outre mesure. Ses cheveux fauves et rudes se hérissaient sur son crâne pointu. Il était petit et grêle ; il mangeait avec une avidité que nous ne voulons point décrire.

En tout autre pays du monde, on aurait pris