Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
162
PREMIÈRE PARTIE.

loin que le nôtre… je vous crois et je ferai ce que vous ordonnerez.

Les autres frères suivirent l’exemple de Sam.

Mickey tendit sa main à son tour.

— Mon frère Morris, dit-il avec un soupir, je pense que j’ai eu tort… mais c’est que je songeais à la pauvre petite tombe où j’ai lu le nom de notre Jessy !

Le cercle se serra autour de la table.

Morris se leva et réveilla le valet Joyce qui dormait sur la paille.

— Allez voir au dehors, lui dit-il, si le feu est allumé au sommet de Ranach-Head.

Joyce sortit et revint un instant après.

— Le feu est allumé, répliqua-t-il.

— Avertissez Owen, notre frère, reprit Morris. Aujourd’hui est expiré le premier mois de son mariage. Il faut qu’il redevienne un homme et que sa tâche soit accomplie.

Joyce entr’ouvrit la porte du petit bâtiment où dormait autrefois le vieux Mill’s, et qu’habitaient maintenant Kate et Owen.

Il prononça le nom de ce dernier.

Owen parut aussitôt et reçut les ordres de Morris avec une résignation triste.

— Kate sera malheureuse, dit-il, car je ne puis lui apprendre où je vais… Elle croira que