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MAC-DIARMID.

maient ardemment et uniquement, leur tendresse mutuelle les isolait du monde et leur était un rempart contre la souffrance.

Car Owen, lui aussi, avait beaucoup à oublier. Le malheur était tombé sur la maison de Diarmid. Le vieux Mill’s, jeté dans une prison à la suite du meurtre de Luke Neale, attendait sa sentence. On n’avait point reçu depuis sept mois de nouvelles de Jessy O’Brien, la fille adoptive de Mac-Diarmid, la sœur chérie des huit frères, qui avait été la fiancée de Morris avant de devenir la femme de lord George Montrath.

Et à différentes reprises, de funestes rumeurs s’étaient répandues dans le pays. On disait que lady Montrath était morte ; on disait même que lord George avait pris déjà une autre femme.

Enfin, il y avait un Mac-Diarmid de moins. Natty, le cinquième frère, tué par une balle, était resté sur le gazon devant la ferme de Luke Neale…

Toute la famille était dehors en ce moment. Kate et Owen restaient seuls.

En l’absence de Joyce qui vaquait à des travaux de culture et qui s’était fait suivre par la petite Peggy, Kate préparait le souper commun ; elle attisait le feu sous le chaudron où cuisaient les pommes de terre, et rangeait d’avance les