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MAC-DIARMID.

lique, subissant la misère qui l’entoure, n’a guère que des paroles consolantes pour suppléer à sa propre indigence. Il prie lorsqu’il faudrait aussi soulager, et sa bourse, tôt épuisée, ne garde qu’un jour le modique salaire qu’il doit au respect des fidèles.

La femme de Mahony devint malade ; ses enfants souffraient et avaient faim. Il regardait avec rage ses membres vigoureux qui, amaigris, montraient leurs muscles de fer.

Pas de travail pour conjurer cette famine qui pesait sur des êtres chers ! Il y avait bien de la haine dans le cœur de Mahony.

Un jour, de vagues rumeurs passèrent autour de ses oreilles ; il entendit un nom inconnu mêlé à des paroles vengeresses.

La nuit suivante il ne coucha point dans sa masure.

La ferme qu’il avait occupée longtemps sur le bord du lac Mask n’était plus le lendemain qu’un monceau de cendres.

Il s’était fait un grand renom entre les Molly-Maguires. On le connaissait à vingt lieues à la ronde dans les assemblées nocturnes, et il était célèbre parmi les payeurs de minuit sous le nom de Mahony le Brûleur.

Jermyn Mac-Diarmid et lui venaient d’entrer