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LES MOLLY-MAGUIRES.

sion d’ornements aux murailles. À la faible lueur des chandelles de jonc ; on voyait surgir de tous côtés les têtes enluminées d’une douzaine de saints, et les pâles figures de quelques victimes des luttes politiques, à qui le pieux souvenir de leurs frères avait fait une histoire et une célébrité. Saints et martyrs formaient un cordon sans fin, et s’alignaient le long du mur, de manière à remplacer presque une tapisserie. Sous les estampes on pouvait déchiffrer d’interminables légendes, les unes en vers, les autres en prose, qui racontaient la vie du saint représenté.

On voyait là saint Patrick, le patron de l’Irlande, le compagnon de saint Germain et de Lupus : le fondateur du noble archevêché d’Armagh ; on voyait saint Janvier, saint Martin, saint Gérald, et le fameux Finn-Bar, le saint à la blanche chevelure.

Toutes ces vénérables images étaient entourées d’un nombre plus ou moins considérable de rameaux, bénits aux grandes fêtes de l’année catholique ; les plus illustres, saint Patrick et saint Finn-Bar, avaient comme un cadre vert de buis et de laurier.

Quant aux héros politiques, on remarquait parmi eux John Keogh, le ferme et vaillant pré-