Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
93
MAC-DIARMID.

— Sa femme et sa nièce, abritées au fond de la loge, ne voyaient rien.

Enfin le sous-intendant de police jeta les yeux autour de lui, et poussa un cri de surprise qui fit tressaillir Gibbie.

Le parloir s’était en effet rempli, et de tous côtés le bruit des conversations se croisait.

Il y avait là pour le moins une trentaine de gros bonnets protestants qui déblatéraient contre O’Connell, et affirmaient que l’Irlande ne se porterait point comme il faut tant qu’on n’aurait pas pendu le dernier papiste.

On remarquait parmi eux trois ou quatre uniformes d’officiers de dragons. Les porteurs de ces uniformes étaient le centre de plusieurs groupes, et semblaient les personnages importants de la réunion.

On les entourait, on les choyait ; tous les toasts étaient à leur intention, toutes les politesses convergeaient vers eux.

Eux se laissaient faire et buvaient sans trop de remords une notable quantité de punch orangiste. Ils se bornaient à porter de temps à autre la santé de sa très-gracieuse Majesté la reine, comme pour sauvegarder leur caractère officiel.

Et les bons marchands protestants de Galway