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Il avait chez lui un vieux compagnon d’armes, recueilli par charité, car les gens très économes peuvent être parfois secourables. Nous n’avons pas besoin de dire que Piètre Gadoche avait pris un nom d’emprunt à Bar-le-Duc. Il s’appelait M. Philipart. Le compagnon d’armes du bonhomme Olivat se lia tout à coup d’une amitié très étroite avec M. Philipart.

Une nuit d’hiver, en 1713, des malfaiteurs qui n’y allaient pas par quatre chemins, incendièrent tout uniment la maison du bonhomme Olivat pour s’emparer de son trésor que la jalousie publique enflait à plaisir. Le vieux soldat, cette nuit-là, perdit non-seulement son argent et son abri, mais encore sa foi dans la bonté des hommes, car le compagnon d’armes ne reparut jamais.

M. Philipart s’éclipsa aussi, laissant inconsolable son Ariane entre deux âges dont il avait vidé les armoires.

Quelques jours après, des gens de police vin-