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plus ; il était fort beau cavalier, spirituel et plaisait aux dames ; mais, dans cette circonstance, sa fantaisie fut d’épouser une veuve d’un certain âge dont il mangea le douaire avec appétit.

Il fut douze mois tout entier à parfaire cette besogne ; mais le douaire, une fois dévoré, il dut aviser.

Le bonhomme Olivat vivait alors à Bar-le-Duc, en bon bourgeois, dans une maison à lui, qui avait un beau jardin fruitier, au bord de l’Ornain, derrière le pont Notre-Dame. Il avait sa femme, une grande fille de seize ans, et son fils plus âgé qui était déjà marié. Tous les douze mois, ce jeune ménage mettait un enfant de plus dans la maison. Le bonhomme Olivat ne se plaignait point de l’agrandissement de sa famille, quoique son plaisir fût de grossir son boursicot. « Il y a de quoi pour tous, » disait-il. Aussi l’appelait-on le richard, dans le pays, et sa prospérité faisait envie.