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— Ah ! fit Raoul.

— Pourvu, continua le boiteux, que vous ne vous avisiez point de lui rompre les oreilles avec des balivernes de batailles ou de conspirations, comme Harrington, qu’il a envoyé promener, et le marquis de Quatrebarbes, qu’il a prié d’aller à Rome voir ce qu’on y disait de Paris.

Raoul prit son feutre sur la table.

— Si tu as suivi mes instructions, maître Rogue, dit-il, le rendez-vous est pour ce soir. Dis le lieu et l’heure.

— Avant que Votre Seigneurie nous quitte, fit observer le boiteux avec une courtoisie affectée, ce bon garçon et moi nous serions particulièrement flattés d’avoir un à-compte sur nos petits bénéfices.

Raoul tira sa bourse qui était longue, mais singulièrement amaigrie et légère. Rogue et maître Salva ne cachèrent point leur dédain. Raoul leur offrit à chacun deux pièces d’or.