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Si l’esquisse de Walpole manque de précision, comme tout ce qu’il a touché, on y trouve du moins quelques coups de pinceau, larges et hardis, qui ébauchent évidemment la ressemblance ; « l’air fatal » des Stuarts dit beaucoup et peint d’un mot cette race si belle, si funeste en même temps à elle-même et à ceux qui la chérirent, depuis Marie, ce miracle de beauté, blanche comme un marbre antique, malgré le sang de tant de tragédies, jusqu’au noble et chevaleresque Charles-Édouard, en passant par le royal martyr dont Cromwell tout-puissant n’osait pas contempler l’image.

Ils avaient « l’air fatal » tous et toutes, ces rois, ces reines, ces ducs, ces chevaliers, ces exilés, tous, jusqu’à Sa Très-Gracieuse Majesté la reine Anne, douce à son peuple, mais menteuse à son sang, qui laissa mettre à prix la tête de son propre frère !

D’autres historiens ont été beaucoup plus loin qu’Horace Walpole. Ils ont parlé de la noble ap-