Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/6

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blessures et des écus. Les blessures le tenaient cloué sur son lit depuis bien longtemps ; les écus ne lui avaient point porté bonheur.

On racontait, en effet, par rapport aux écus du bonhomme Olivat, une singulière et terrible histoire, à laquelle se trouvait mêlé le fameux bandit Piètre Gadoche ou Gadocci, dont les exploits inquiétèrent, au commencement du XVIIIe siècle, toutes les polices européennes. C’était un coquin voyageur qui changeait de tournure comme de visage avec une merveilleuse facilité, et qui avait l’habitude de se marier dans toutes les villes où il exerçait ses redoutables talents. Dans le cours de sa carrière assez courte, on lui connut jusqu’à douze femmes, légitimement épousées. C’était un précurseur des moralistes qui prêchent l’établissement du divorce et il gagnait de grosses sommes à ce philosophique métier.

Il était, disait-on, Italien de naissance, mais il parlait toutes les langues couramment et sans