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beau drille qui portait la moustache blonde relevée et souriait en vainqueur ; il menait rondement son infirmité et marchait vite, faisant sauter à chaque effort, c’est-à-dire à chaque pas, le fourreau d’une vieille rapière. Il se nommait Rogue. Le bec de faucon, qui avait nom maître Salva, avait le teint huileux, la joue maigre et les cheveux plats. C’était, dans toute la force du terme, un repoussant coquin.

— Comment allez-vous, mon camarade ? demanda Rogue en s’adressant au braconnier avec un fort accent anglais.

Et maître Salva ajouta d’une voix nasale qui sonnait son juif portugais :

— Salut, senhor ! Il fait un froid de loup, ce matin, sur les routes.

Nicaise, qui était déjà à la porte de la cave, se retourna aux accents étrangers de ces deux voix ; il vit le braconnier tendre la main aux nouveaux venus et grommela :

— Compères et compagnons ! je n’aurais pas