Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dégagée, guêtré jusqu’au genou, avec un haut-de-chausses de drap gris et un pourpoint pareil, entra. Il jeta son feutre gris sans plumail sur la table, disant, selon la mode lorraine :

— Bonjour, jeunesse et ta compagnie !

— Bonjour, l’homme et la vôtre, répondit Nicaise, qui ajouta à part lui :

— Le beau braconnier n’a pas sa tuette aujourd’hui. M’est avis qu’il ne court pas après les chevreuils !

Le nouveau venu ôta un manteau court qu’il avait par-dessus son pourpoint, et approcha un escabeau de la cheminée.

— Beau temps d’affût ! dit-il en croisant ses pieds mouillés devant le feu. Donne une chopine de vin, jeunesse.

Pendant que Nicaise descendait à la cave, l’étranger se leva sur la pointe des pieds et alla sans bruit aux deux portes du fond qui étaient entr’ouvertes. Il regarda et appela même à voix basse :